BOURET, lieutenant BRUN dans la Résistance, ancien de Rambouillet et de Tulle, tente dès le 19 juin 1940 de rejoindre l’Afrique du Nord ; ayant échoué, il crée à la fin de l’année 1941 un groupe de résistance et organise l’armée secrète de la Dombes. Puis, dans le maquis de l’Ain, il s’empare le 11 novembre 1943 de la petite cité d’Oyonnax où aura lieu le défilé fameux dont le retentissement en France et à l’étranger sera immense, car la tenue de ces maquisards, marchand derrière leur drapeau, montrera ce que sont véritablement ceux que l’on continue d’appeler terroristes. Un mois plus tard, le 16 décembre, BOURET est chargé de détruire les installations électriques des usines Schneider au Creusot. La mission, périlleuse, est accomplie mais BOURET, après avoir franchi deux barrages à la grenade, est capturé. Alors il se bat à coup de poings contre les Allemands et est abattu de deux balles de révolver ; il s’écroule en criant « Vive de Gaulle, Vive la France » ; il agonise toute la nuit et à chaque fois qu’il reprend ses esprits, il entonne la Marseillaise. Il meurt le lendemain. Il est fait Compagnon de la Libération.Compagnon de la Libération aussi RUIBET, d’Audinac, dont le décret de nomination résume bien l’héroïsme.
« Ayant appris que l’armée allemande venait d’entreposer aux carrières d’HEURTEBlSE, près de JONZAC, cent vingt trains de munitions, a réussi à s’y faire embaucher avant juin 1944. Pendant un mois, il s’est employé à mettre en place dans toute la carrière un dispositif de cordeaux et d’amorces. Le 30 juin, ayant fait éloigner ses camarades et sachant qu’il n’avait aucune chance d’en réchapper, il a fait sauter la carrière entière, trouvant, dans cette gigantesque explosion, une mort héroïque. »
GANGLOFF dit POPEYE, du camp d’Autun, se bat avec sa fougue habituelle à Neuville-sur-Ain le 11 juillet 1944. Grièvement blessé, il reste deux jours et deux nuits sur le terrain, se nourrissant d’herbe. Alors qu’il est retrouvé par les miliciens, il se donne plusieurs coups de canif dans la région du cœur ne voulant pas tomber vivant entre leurs mains ; il meurt le 14 juillet en chrétien et en héros, ayant refusé jusqu’au bout de donner même son nom.
C’est la même conduite que choisit MERCIER, lui aussi grièvement blessé et qui, au moment d’être pris, se tire une balle dans la tête.
Et puis il y a encore ce jeune LORENZI, 15 ans, de l’école des Pupilles de l’Air de Grenoble, qui meurt dans les combats pour la libération de Paris, et est décoré, à titre posthume, de la Médaille militaire et de la Croix de Guerre avec palme.
Combien d’autres pourraient être cités parmi ces enfants de troupe de la Résistance. Si seuls ceux qui étaient avec eux pourraient prétendre à une parcelle de leur gloire, nous avons, tous, le devoir de leur rendre hommage mais aussi le droit d’être f iers de leur conduite. Hommage leur a été rendu par la Nation qui a épinglé sur les drapeaux des écoles d’Autun et de Tulle la Médaille de la Résistance avec rosette. Aujourd’hui par nous Il l’est aussi, les anciens élèves des écoles militaires préparatoires, (…), devant cette stèle à leur mémoire ; à proximité du Monument national de la Résistance sur le territoire de la commune de Clavières, (…).
Ces enfants de troupe Résistants sont notre fierté, ils ont, comme leurs anciens et leurs jeunes, les milliers des nôtres tombés au champ d’honneur lors des deux conflits mondiaux, (…) en Indochine, en Algérie, au Tchad comme au Liban, en Afghanistan et au Mali, accompli, comme le disait Henri Martrice avec beaucoup de modestie, ce qu’ils croyaient être leur devoir.
Ils font partie de l’histoire des enfants de troupe, de votre histoire à vous, les jeunes des lycées militaires d’Autun et de Saint-Cyrl’École, de l’école militaire préparatoire technique de Bourges.
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